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IX. LETTRE DU ROI DE POLOGNE A SA MAJESTÉ LE ROI DE PRUSSE.

Le 16 septembre 1756.

Sur le point d'envoyer l'autre lettre par un trompette au général d'Arnim, qui devait avoir l'honneur de la remettre à Votre Majesté, j'appris le retour de ce général, qui m'apporta non seulement la réponse dont elle m'a honoré, mais me renouvela encore ce dont elle lui a parlé. Votre Majesté a sans doute déjà prévu combien étrange m'a semblé le refus qu'elle vient de faire de mes propositions, qui ne sont que trop équitables. Puisque Votre Majesté ne veut rien admettre que ce qui est diamétralement opposé à ma sincérité et à ma parole d'honneur, n'ayant rien à me reprocher sur ce qui pourra à présent arriver, j'en remets l'issue à la Providence.

Suivant le rapport du général d'Arnim, Votre Majesté est donc résolue de mettre une garnison à Dresde, et de faire une place d'armes de ma capitale, où résident la Reine et toute ma famille royale. L'on a toujours jusqu'ici observé des égards pour des personnes royales, et l'on a épargné leur résidence dans les guerres même les plus sanglantes. Du temps du feu roi mon père, lorsque le roi de Suède est entré comme ennemi en Saxe, pas un de ses soldats n'a osé mettre le pied dans sa résidence. Je remets le tout au bon plaisir de Votre Majesté, et la conjure de faire en sorte qu'on n'interrompe en aucune façon les correspon<255>dances de la Reine et de ma famille, et d'avoir la complaisance de permettre une libre entrée et sortie à ma cour et à tout ce qui concerne mes équipages ou autres choses dont je pourrais avoir besoin en Pologne. Je renouvelle mes prières touchant les égards et les sûretés convenables à la Reine, à ma famille royale, à ma cour, à ma capitale, et en général à tout le pays dont elle vient de s'emparer. Je suis, etc.