<X>(Caisse 365, B 1). Cet ouvrage, composé de deux cent cinq pages, n'a pas été paginé par l'Auteur d'une manière continue; chaque chapitre l'a été séparément Le Roi ne l'a pas divisé en deux parties, comme l'Histoire de mon temps; toutefois, à l'exemple des éditeurs de 1788, nous le donnons en deux volumes, parce qu'un seul, dans l'édition de luxe surtout, serait trop gros et hors de proportion avec les autres.

De même que dans l'Histoire de mon temps, les sommaires des chapitres ont été faits avec beaucoup d'exactitude par l'Auteur lui-même; et les dates, les observations marginales, en un mot, tout ce qui, dans la présente édition, n'est pas mis en note comme ajouté par nous, a été de sa part l'objet d'une attention scrupuleuse.

L'Histoire de la guerre de sept ans se termine par ces mots, de la main du Roi : A Berlin, ce 17 de décembre 1763; puis vient la signature. L'Avant-propos porte : A Potsdam, le 3 de mars 1764; il est également suivi de la signature de l'Auteur.

Dans sa lettre au Maréchal d'Ecosse datée de Sans-Souci, le 16 février 1764, le Roi dit avec un noble abandon : « Je travaille ici à écrire mes sottises politiques et guerrières; » et dans la lettre au même ami datée de Berlin, le 7 avril 1764 : Ces mémoires dont vous parlez, et que je viens d'achever, me convainquent de plus en plus qu'écrire l'histoire est compiler les sottises des hommes et les coups du hasard. Les dates de ces fragments de lettres montrent que le Roi travailla à son ouvrage jusqu'au printemps de l'année 1764, quoiqu'il l'eût terminé plus tôt.

La famille de M. Henri de Catt, secrétaire du Roi, nous a communiqué un exemplaire des Réflexions morales de l'empereur Marc-Antonin, avec des remarques de M. et de Mme Dacier, 5e édition. A Amsterdam, 1740; deux tomes en un volume, fortement endommagé du feu. On trouve dans ce livre la remarque suivante, inscrite de la main de M. de Catt : « Ce pauvre Marc-Antonin a été brûlé sur la table du Roi en novembre 1763. L'histoire de la dernière guerre, que Sa Majesté avait entièrement finie, fut dévorée par les flammes avec tous les matériaux sur cette même table. Sa Majesté me donna cet Antonin pour souvenir de l'incendie et de la perte qu'elle avait faite. » Les dates indiquées plus haut sur le terme dans lequel le Roi acheva l'ouvrage, nous font douter de l'exactitude de ce récit : il y a peu d'apparence que l'Auteur eût voulu recommencer, et pu achever dans un si court espace de temps un travail si long et qui avait dû lui coûter tant de peine.