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XXIX. LETTRE DU COMTE DE BRÜHL AU COMTE DE FLEMMING A VIENNE.

Dresde, le 1er juillet 1756.



Monsieur,

Je profite du départ d'un courrier que M. le comte de Sternberg dépêche à sa cour pour y porter les avis que M. le comte de Puebla lui a communiqués nouvellement touchant les grands préparatifs militaires du roi de Prusse, qui paraissent menacer de plus en plus d'une levée de boucliers de sa part.

Votre Excellence ne pourra pas manquer d'être informée du détail plus spécial de ces avis et apparences dangereuses par le ministère de Leurs Majestés Impériales, et je me contente de lui faire parvenir ci-joint l'extrait de la dernière lettre de M. de Bülow, qui parle des mêmes appréhensions. Venant de m'entretenir confidemment là-dessus avec M. le comte de Sternberg, je dois vous autoriser, monsieur, de conférer sur un objet aussi intéressant pour l'une et pour l'autre cour avec le ministère de celle où vous subsistez; de lui faire comprendre la position difficile et dangereuse où le passage d'une armée prussienne par la Saxe, auquel notre situation ne nous permet aucunement de nous opposer, ou peut-être quelque proposition et demande ultérieure et plus significative que Sa Majesté Prussienne pourrait nous faire dans cette occasion, nous exposeraient; et de l'engager à s'ouvrir dans la dernière confidence envers nous sur les mesures qu'on se propose d'employer pour se garantir soi-même d'une injuste attaque, et pour couvrir et protéger en même temps les États du roi notre maître, qui se trouvent derechef menacés par notre attachement fidèle à nos alliés.

Dans cette dernière intention, il serait sans doute nécessaire qu'on rassemblât incessamment un corps d'armée suffisant dans les cercles de la Bohême les plus proches de nos frontières; et il serait également utile pour les deux cours s'il plaisait à Sa Majesté l'Impératrice - Reine d'enjoindre à M. le feld-maréchal Browne de communiquer et de se concerter, à tout événement et avec le mé-