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AUTRE RÉPONSE DU ROI DE PRUSSE.

Struppen, le 18 octobre 1756.



Monsieur mon frère,

Puisque nos affaires sont à présent arrangées, et que le départ de Votre Majesté pour la Pologne lui tient si fort à cœur, j'ai sur-le-champ expédié tous les ordres qu'elle m'a fait demander par le major de Zeschwitz, et je lui souhaite de tout mon cœur un heureux voyage. Il dépendra uniquement de Votre Majesté de choisir quel chemin elle jugera à propos de prendre; et au cas que Votre Majesté désire de ne rencontrer aucunes de mes troupes sur la route, elle n'a qu'à faire dire un mot au baron de Spörcken, afin que je les puisse faire retirer à souhait. Je finis par les protestations les plus sincères que, malgré ce que je me suis vu forcé de faire dans les conjonctures présentes, je conserverai toujours pour Votre Majesté une amitié des plus parfaites, de façon que je saisirai toutes les occasions possibles de lui témoigner, ainsi qu'à sa famille royale, combien je m'intéresse à son avantage. En attendant, je demeurerai toujours avec les sentiments de l'estime la plus distinguée et de la considération la plus parfaite,



Monsieur mon frère,

de Votre Majesté
le fidèle frère,
Federic.