ARTICLE XXII. DE L'AVANTAGE DE MA MÉTHODE D'ATTAQUER SUR LES AUTRES.

Vous aurez sans doute remarqué que le principe constant que je suis dans toutes mes attaques est de refuser une aile ou de n'engager qu'un détachement de l'armée avec l'ennemi; mon armée sert de base à ce qui attaque, et ne doit s'engager que successivement, selon le succès et les apparences que j'ai de réussir dans mon entreprise. Cette disposition me donne l'avantage de ne risquer qu'autant que je le trouve à propos, et que, si je remarque quelque empêchement physique ou moral à mon entreprise, je suis maître de l'abandonner, en repliant les colonnes de mon attaque sur mes lignes, et en retirant mon armée, la mettant toujours sous la protection de mon canon, jusque hors de la <26>portée du feu de mon ennemi. L'aile qui a été le plus près de l'ennemi se replie ensuite derrière celle que j'ai refusée; ainsi celte aile refusée devient ma ressource, et me couvre lorsque je suis battu. Si donc je bats l'ennemi, ma victoire en devient plus brillante, et si je suis battu, ma perte en est bien moins considérable. Examinez le plan, il vous en donnera l'intelligence. Voyez le plan XXVI.