ARTICLE XIV. DE CE QU'IL FAUT OBSERVER DE PLUS, EN PRENANT UN CAMP, POUR LES CHEMINS ET LES POSTES DÉTACHÉS.

Toutes ces règles que je viens de donner ne suffisent pas encore; il faut surtout bien faire reconnaître les chemins qui viennent au camp, parce que c'est par ces endroits que l'ennemi doit s'avancer vers vous; c'est sur cette connaissance qu'on règle les gardes du camp et les patrouilles que l'on emploie pour battre l'estrade.

Dans des camps de plaine, il faut nécessairement avoir un corps de troupes légères qu'on pousse en avant, que l'on met derrière quelque défilé, pour observer l'ennemi. Il est aussi de la prudence d'avoir des détachements moins nombreux sur ses flancs, pour ne point être surpris. Une armée doit être comme une araignée, qui tend ses filets de tous côtés, et qui, par leur ébranlement, est incessamment avertie de ce qui se passe.

Mais, je le répète encore, ces connaissances théoriques ne servent de rien, si l'on n'y ajoute pas une certaine pratique. Il faut s'exercer à choisir des terrains, à faire des dispositions, il faut réfléchir sur cette matière, et alors la théorie, réduite en <20>pratique, rend habile et facilite toutes ces sortes d'opérations, et vous apprend à juger, par l'inspection, du nombre de troupes qui peuvent tenir dans la place où vous voulez camper. Plan no XV.