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RÉFLEXIONS SUR LES PROJETS DE CAMPAGNE.

Vous voulez que je vous indique les maximes qui doivent servir de base aux projets de campagne. Je dois me borner, pour vous satisfaire, à résumer quelques règles généralement applicables. Il en faut de différentes pour la guerre offensive, pour celle qui se fait entre puissances égales, et enfin pour la guerre défensive. On doit surtout faire attention à la nature du pays où l'on porte la guerre, s'il est arrosé de rivières ou s'il est chargé de bois, s'il est coupé ou s'il vous offre de grandes plaines, s'il est défendu par des forteresses ou dépourvu de places fortes, s'il est rempli de rochers et de montagnes, s'il est loin ou dans la proximité de la mer. Il faut donc, pour préalable, que celui qui veut former un projet de campagne ait une connaissance exacte des forces de son ennemi, des secours qu'il peut tirer de ses alliés; il doit comparer les forces ennemies avec les siennes et avec ce que ses amis lui peuvent fournir de troupes, pour juger par là de quel genre sera la guerre qu'il veut entreprendre. Il y a des pays ouverts où, avec des forces égales, on peut se promettre de grands succès; il y en a d'autres, pleins de défilés et de postes, qui demandent une grande supériorité de forces pour y faire une guerre offensive. Gardez-vous bien de vous contenter d'idées vagues sur ces objets, qui demandent surtout des idées nettes, claires et précises. Si vous connaissez mal l'échiquier, les pions et les officiers, il y a bien de l'apparence que vous ne gagnerez pas de