<43>niers visent bien, qu'ils connaissent toutes les distances et se servent à propos de mitraille, qu'on fasse ricocher les canons de six livres, et qu'on avertisse à temps les canonniers quand on veut lâcher de la cavalerie sur l'ennemi.

S'il s'agit de se retirer, toutes les fois qu'on veut abandonner un poste, il faut que le gros canon parte le premier; si la descente de la hauteur est rapide, il faut également renvoyer les pièces de campagne, parce que, si elles versaient en descendant, elles risqueraient d'être perdues, ce qui est une honte pour la troupe. Si votre armée est battue, il faut d'abord songer à sauver le canon qui peut encore l'être; on doit en même temps s'empresser de conduire le plus vite que possible quelques batteries au corps qui couvre la retraite, et au premier poste où l'on rassemble les troupes. Une grande attention que les officiers de l'artillerie doivent avoir outre cela, c'est, dans tous les postes, d'avoir de la munition de réserve, outre la munition ordinaire du canon; il faut qu'il y en ait auprès de chaque brigade, pour qu'on ne soit pas battu faute d'avoir de la poudre et des balles pour se défendre, ce qui peut arriver dans une occasion bien opiniâtre.

Je ne dis rien de l'artillerie légère, parce que les officiers de ce corps savent l'usage qu'on en attend, et qu'ils sont pleinement en état d'exécuter toutes les choses praticables que l'on peut désirer deux.

ARTICLE XXXVII. CE QU'UN OFFICIER DOIT OBSERVER LORSQU'IL EST DÉTACHÉ.

Un général qui conduit bien des détachements donne des marques évidentes de ses talents et de son habileté; c'est le chemin qui le conduit aux commandements des armées, parce qu'en petit il s'est rendu familiers les principes et les règles qui servent de fondement à la conduite des plus grandes armées. Il faut nécessairement qu'il soit entreprenant avec réflexion, c'est-à-dire, qu'il tâche de faire le plus de mal qu'il peut à l'ennemi, après