<36>les fourrageurs, avec une légère escorte, partent les premiers; on rassemble l'infanterie, ensuite la cavalerie, et tout ce corps joint fait l'arrière-garde des fourrageurs. Voyez le plan no XXXVI.

Les fourrages secs sont plus faciles à faire. La marche doit se faire dans le même ordre; ensuite on place des corps de cavalerie aux environs du village qu'on veut fourrager, ensuite l'infanterie dans les haies du village; alors vous partagez les granges aux différents corps, et chacun fait ses trousses. Si un seul village ne suffit pas, vous devez, après avoir vidé le premier, faire la même manœuvre au village le plus voisin; mais n'en fourragez jamais deux en même temps, parce que vous vous affaiblissez en partageant les troupes, au lieu que vous êtes toujours en force en prenant les uns après les autres. Il en est de même, pour le retour, de ce que j'ai dit des fourrages verts. Voyez le plan no XXXVII.

ARTICLE XXXI. DES CAMPS DE RÉSERVE QULN GÉNÉRAL DOIT AVOIR FAIT RECONNAITRE D'AVANCE.

Des qu'on campe pioche de l'ennemi, ou que l'on est près de son poste, un général prudent aura pris la précaution d'avoir fait reconnaître, dans le voisinage, des positions pour avoir des camps en réserve, au cas que malheur lui arrive. S'il est battu, il sait d'abord où se retirer, et c'est un principe sûr que moins votre retraite est longue, plus vous y gagnez, en rassemblant plus vite les troupes débandées, et ne perdant pas autant de prisonniers que l'ennemi en ferait sûrement, si votre retraite était longue, outre que cela vous procurera la facilité de sauver un nombre de vos blessés. La bonne contenance que vous témoignez par une si courte retraite en impose au victorieux; il voit que vous n'êtes pas découragé, ni sans ressource, et ce parti, le plus honorable et le plus glorieux, est aussi le plus sûr. parce qu'un ennemi, tout victorieux qu'il est, n'aime pas à s'exposer si promptement après une bataille gagnée. J'ai souvent eu des