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ARTICLE XVI. DES DIFFÉRENTES ATTAQUES.

Nous devons puiser nos dispositions pour les batailles dans les règles d'assiéger les places. Comme de nos jours on ne brusque plus l'attaque des chemins couverts minés, parce qu'ils sont et trop hasardeux, et trop meurtriers, de même il faut renoncer aux engagements généraux, parce qu'on perdrait trop de monde par le feu de mitraille, que l'on serait perdu sans ressource, si l'on était battu. Puisqu'on peut avec un moindre hasard parvenir à la même chose, il faut le moins risquer qu'on le peut, et ne laisser à la fortune que ce que l'habileté ne peut lui dérober.

Les ingénieurs vous recommandent de bien embrasser les ouvrages qu'on attaque, afin d'avoir la supériorité du feu sur celui de la ville, d'établir vos ricochets de façon qu'ils enfilent les lignes de prolongation, de faire que votre première parallèle déborde de beaucoup les autres pour leur servir de base et d'appui, et de sortir de votre troisième parallèle par des boyaux, pour vous loger sur le chemin couvert. Vos deux lignes sont donc vos parallèles; du côté où vous voulez attaquer, vous établirez des batteries pour soutenir les troupes qui doivent attaquer, et qui sont comparables à ces boyaux de sape que l'on pousse sur les saillants des glacis.

Dans le plan XVIII, je suppose une attaque dans la plaine. et nous verrez comme, selon mon système, ces attaques doivent se faire. J'ai mis la droite en mouvement, en refusant la gauche; vous pouvez faire également ce mouvement par la gauche vice versâ. La cavalerie de l'aile que j'avance doit attaquer, si d'ailleurs les dispositions de l'ennemi le permettent; faute de cela, elle peut attendre que son moment arrive.

Tous les plans qui suivent sont calculés de soixante bataillons et de cent escadrons, sans y comprendre les bataillons francs. Voyez le plan no XVIII.