<20>pratique, rend habile et facilite toutes ces sortes d'opérations, et vous apprend à juger, par l'inspection, du nombre de troupes qui peuvent tenir dans la place où vous voulez camper. Plan no XV.

ARTICLE XV. COMMENT ON APPUIE LES ATTAQUES ET L'ARMÉE.

Il faut tâcher, autant qu'il se peut, d'appuyer l'aile avec laquelle on attaque à un bois, à un marais, ou même à un simple fossé; quand c'est dans une plaine et rase campagne, cela devient quelquefois impossible. Si l'on trouve un bois sur sa droite, avec laquelle on se propose d'attaquer, et que ce bois aille à la gauche de l'ennemi, il faut préalablement envoyer un corps d'infanterie et le faire escorter dans la plaine par de la cavalerie, pour occuper ce bois et couvrir le flanc de l'armée qu'on veut y appuyer; il faut même ensuite que cette infanterie que vous avez dans ce bois protége votre attaque lorsqu'elle avance à l'ennemi, ou vous risquez, par votre faute, que votre attaque sera prise en flanc en pleine marche, et sera honteusement chassée. Si l'ennemi a sur ses ailes un long village, comme il y en a tant en Silésie, il faut avant tout le nettoyer et l'occuper, pour pouvoir ensuite avancer vers l'ennemi. Je joins ici un plan d'un bois, qui est suffisant pour l'intelligence de cette importante précaution.

Si l'ennemi est sur une hauteur, le terrain est souvent tel, qu'une attaque ne saurait trouver d'appui en avançant, et c'est alors que l'on emploie la méthode que j'indique dans l'attaque des hauteurs, de la soutenir par le plus de batteries que l'on peut et par l'armée qui lui sert de base. Mais dès qu'on est maître de la hauteur, alors cette position même devient votre appui; du moins vous avez une aile appuyée, et l'armée qui vous suit peut facilement soutenir l'autre par son canon. Voyez les plans nos XVI et XVII.