18. AU MÊME.

Le 30 juillet 1782.



Monsieur mon frère et neveu,

La mort inattendue de ma sœur la reine douairière de Suède m'a été d'autant plus accablante, que je n'y étais aucunement préparé. Je la connaissais trop pour n'être pas persuadé qu'elle conserverait toujours le tendre cœur d'une mère, et qu'elle respecterait <89>en toute occasion les liens indissolubles par lesquels la nature l'avait unie à sa famille. J'avoue à V. M. que j'ai le cœur déchiré de cette perte; j'en suis trop vivement touché pour m'étendre davantage sur ce triste sujet. Je fais des vœux pour que V. M. n'éprouve de longtemps des pertes semblables, en la priant de me croire avec les sentiments les plus distingués, etc.