<355>

1. DE LA MARGRAVE DE SCHWEDT.

Schwedt, 11 juillet 1742.



Mon très-cher frère,

L'heureux retour de Votre Majesté me touche de si près, que je ne saurais autrement qu'en témoigner ma joie à V. M., aussi bien que de la glorieuse conquête qu'elle vient de conquérir, et qui est affermie par cette heureuse paix. Ces sentiments de respect que j'ai pour vous, mon très-cher frère, vous doivent être connus; ainsi il est inutile de vous réitérer ce que mon zèle et attachement me dicte à ce sujet. Je n'aurais pas manqué de témoigner en personne mes très-humbles soumissions à V. M., si la maladie de ma fille cadette ne m'en avait empêchée par sa maladie, étant bien mal d'une fièvre; c'est ce qui me cause de sensibles inquiétudes. Le cœur d'une mère pâtit quand elle voit souffrir un enfant qu'elle aime. Ainsi je ne doute pas que V. M. agréera cette valable excuse, puisque rien au monde ne saurait être capable, sans cela, de m'empêcher de vous témoigner, mon très-cher frère, le profond respect avec lequel je serai jusqu'au tombeau,



Mon très-cher frère,

de Votre Majesté
la très-humble et très-obéissante et très-soumise
sœur et servante.
Sophie.