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2. A LA MARGRAVE D'ANSBACH.

Charlottenbourg, 14 juin 1740.



Madame ma chère sœur,

Votre lettre vient de m'apporter une espèce de consolation dont j'avais besoin dans l'extrême tristesse où la perte de notre digne père m'a jeté. Je partage la vôtre, qui n'est pas moins sensible que la mienne; mais tout ce que je pourrai faire, c'est de vous offrir mes amitiés et mes soins fraternels dans la situation où vous vous trouvez, en travaillant autant qu'il me sera possible pour votre repos et pour le rétablissement d'une bonne et solide réunion avec le Margrave votre époux.a Je me flatte que vous voudrez y apporter toutes les facilités requises, par les manières douces et touchantes dont votre sexe sait gagner les cœurs. Vos dissensions ont infiniment chagriné feu notre père; je souhaite ardemment qu'elles puissent s'éclipser à jamais, et je ferai tout au monde pour obtenir un but si raisonnable. Je suis avec une très-sincère amitié, etc.

3. A LA MÊME.

Charlottenbourg, 4 octobre 1740.



Madame ma sœur,

J'ai bien reçu vos deux lettres, et je suis fort sensible aux assurances de votre tendre amitié. Je me réjouis de ce que vous me paraissez plus contente qu'auparavant, et j'espère que tout ira bien. Quant à la dame qu'on vous donnera, il me semble qu'il vous conviendrait de ne pas faire la difficile; en cas que le Margrave vous en offre une, vous l'obligerez en l'acceptant avec plaisir, et il vaut mieux faire de bonne grâce ce qu'on prévoit être


a Voyez t. XVI, p. 44.