<307>à sa mauvaise conduite, et je ne présage rien de bon pour l'avenir qu'autant que le cadet le mènera.

Il est enfin temps de finir cette lettre très-longue, très-triste, et où il n'est presque question que de ce qui me regarde. J'ai eu du loisir, et j'ai profité du temps et de l'arrivée du coureur (qui me paraît une voie sûre) pour vous ouvrir et décharger un cœur qui est rempli d'admiration et de reconnaissance pour vous. Oui, mon adorable sœur, si la Providence se mêlait des choses humaines, il faudrait que vous fussiez la personne la plus heureuse de l'univers. Vous ne l'êtes pas, ce qui me confirme dans les sentiments exprimés à la fin de mon Épître. Enfin soyez persuadée que je vous adore, et que je donnerais mille fois ma vie pour votre service. Ce sont des sentiments que je conserverai jusqu'au dernier soupir de ma vie, étant, ma très-chère sœur, etc.

329. A LA MÊME.

Buttelstedt, 8 octobre 1757.



Ma très-chère sœur,

Pour l'amour de Dieu, ne vous rendez pas malade; vous qui voulez me tirer de mes chagrins, voudriez-vous me plonger le poignard dans le cœur? Attendons, ma chère sœur, avec patience le débrouillement de tout ceci, et ne craignez rien de ma précipitation. Lehwaldt va se mettre en chemin; il faut que je l'attende, et cela fera, si ce n'est pas davantage, un bon argument pour la nég......... J'attends aujourd'hui ou demain la réponse de R.....; ainsi l'avenir est sur le point de se débrouiller, et nous d'y voir clair. Mes gueux d'ennemis s'enfuient quand j'avance, et me suivent lorsque je me retire, mais avec tant de circonspection, que je ne saurais les atteindre; ils me rendent Fabius malgré moi, et je ne puis que leur donner quelques égratignures. J'ai ri des exhortations du patriarche Voltaire; je prends