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244. A LA MÊME.

Le 4 novembre (1752).



Ma très-chère sœur,

Je suis bien aise de vous savoir heureusement de retour de Stuttgart. Je crois, ma chère sœur, que le plaisir de revoir votre fille vous a fait supporter l'ennui des divertissements. J'ai fait un opéraa dont je me flatte de vous régaler quand j'aurai l'honneur de vous embrasser. J'ai fait l'acquisition d'un bon poëte,a qui le traduit en italien, et j'espère que la musique répondra au tout ensemble. Je mène ici ma vie claustrale, en m'amusant le plus doucement que possible. J'ai encore perdu un ami très-honnête homme, le général Stille,b qui a sans doute eu l'honneur d'être connu de vous; et le pauvre Maupertuis m'a bien la mine de le suivre dans peu. Je fais mille vœux pour votre conservation; en me recommandant à votre précieux souvenir, vous me permettrez de vous réitérer les assurances de la tendresse parfaite avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.

245. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Baireuth, 24 novembre 1752.



Mon très-cher frère,

Mon retour ici, joint au séjour de ma sœur à Erlangen, m'ont privé du bonheur de vous écrire. J'ai trouvé, mon très-cher frère, votre chère lettre à mon arrivée. Les bonnes nouvelles que vous me donnez de votre précieuse santé me comblent de joie. Je suis fort de votre sentiment, mon très-cher frère, et suis per-


a Sylla, traduit en italien par Tagliazucchi. Voyez t. XIV, p. XIX, article LIV, et p. 411 à 442.

b Mort le 19 octobre. L'Éloge de Stille, par Frédéric, se trouve dans notre t. VII, p. 33 à 36. Voyez aussi t. X, p. 93, 145-155; et t. XXVI, p. 170.