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240. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Ce 28 (mars 1752).



Ma très-chère sœur,

J'ai eu le plaisir de recevoir votre lettre, où je vois que de jour en jour vous devenez plus grand capitaine. Si vous ne surpassez pas encore les Turenne et les Condé par vos grands exploits, vous les effacez de beaucoup par le caractère et les charmes d'esprit, ce qui est bien préférable à des tours de spadassin. Je reviens de Berlin, où nous avons célébré le jour de naissance de notre chère mère. On a joué l'opéra d'Orplée. Il faudra encore y corriger quelque chose pour le rendre tout à fait parfait. Nous commençons ici nos exercices dans quelques jours, ce qui n'est guère amusant. Je vous prie de me croire avec la plus parfaite tendresse, ma chère sœur, etc.

241. A LA MÊME.

Ce 24 (avril 1752).



Ma très-chère sœur,

J'ai été assez heureux que de recevoir deux de vos lettres aujourd'hui, avec celle du Margrave dans la dernière. C'est sur ce sujet que je me presse de vous répondre le premier. Vous pouvez bien croire, ma chère sœur, que je me prêterai avec plaisir à tout ce qui peut faire du plaisir aux deux margraves, et je crois même que ce renouvellement des vieux pactesa pourra rétablir une meilleure union entre vous et le margrave d'Ansbach, en détrompant ce dernier de toutes les chimères dont on l'a bercé.


a Ces anciens pactes de famille, renouvelés le 24 juin 1752. sont connus sous le titre de Pactum Fridericianum. Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte. t. I, p. 406.