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159. A LA MÊME.

Camp de la Mettau, 18 juin 1745.



Ma très-chère sœur,

Je suis si accoutumé à vos injustices, que je ne dois pas trouver étrange que vous me chargiez d'accusations d'oubli.a Vous savez que j'ai pris congé de vous en partant de Berlin, et, depuis, j'ai été continuellement occupé; et, d'ailleurs, dans trois mois je n'ai pas reçu un mot de Baireuth. Pour moi, je ne vous accuse de rien, et je suis si persuadé que, malgré de petits nuages passagers, vous avez des bontés pour moi, que je me repose avec toute sécurité sur cette confiance. Mes frères se portent fort bien. Nous avons eu des orages et des pluies épouvantables. Je suis avec la plus haute estime, ma très-chère sœur, etc.

160. A LA MÊME.

Camp de Rusek, 8 juillet 1745.



Ma très-chère sœur,

J e vous rends grâce de la part que vous prenez à nos heureux succès. Vous pouvez compter que je m'intéresse tout aussi sincèrement pour ce qui vous regarde. Mes frères se portent parfaitement bien. Nous avons ici douze volontaires suédois qui sont de très-jolies gens. J'espère que votre santé continuera de s'affermir à présent, vous priant de bien faire mes amitiés au Margrave, et d'être persuadée que je suis à jamais, avec toute l'estime imaginable, ma très-chère sœur, etc.


a Dans une lettre inédite, de la main d'un secrétaire, du camp de Rohnstock, 5 juin 1745, Frédéric avait fait à sa sœur une courte relation de la victoire de Hohenfriedeberg.