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18. AU MÊME.

(Freyberg) ce 22 (avril 1760).



Mon cher frère,

J'espère que mon frère Henri vous aura fait mes compliments, et qu'il vous aura embrassé de ma part. Vous me faites de beaux remercîments pour un mauvais livre qui n'en vaut pas la peine. Ce livre m'a été volé, on m'a trahi; sans quoi jamais je ne l'aurais fait imprimer.624-a Mais c'est le moindre des maux qui me soient arrivés. Quant au sort qui nous attend cette campagne, je ne saurais vous dire ce que j'en pense. Tant de choses casuelles, tant de hasards y peuvent influer, que la pénétration humaine ne peut répondre de rien, surtout dans la position où je me trouve, environné d'ennemis très-supérieurs. Adieu, mon cher frère; je vous embrasse de tout mon cœur, vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.


624-a Voyez t. X, p. II; t. XIX, p. 154, 188 et 189; t. XX. p. IV, art. IV.