6. A LA MÊME.

Pétersdorf, 27 juillet 1739.



Madame,

Ayez la bonté de rendre cette lettre à la Reine, en me mettant à ses pieds. Nous sommes toujours emportés par ce torrent d'événements qui s'enchaînent tous, et qui, à vrai dire, n'aboutissent à rien. Nous ne dormons point les nuits, pour veiller, et nous sommes debout toute la journée, pour ne nous point reposer.7-a Le terme prescrit à notre vie ambulante tire vers sa fin. Je me réjouis beaucoup sur Rheinsberg, et encore plus sur le plaisir de vous embrasser. Je suis d'ailleurs tranquille, grâce à Dieu, et je ne saurais assez me louer du Roi; il est, en vérité, tel que je puis le souhaiter, et que j'ai toujours désiré qu'il fût envers moi. Vous savez combien je suis sensible à ses grâces; ainsi vous jugerez facilement de ma satisfaction. Dieu vous conserve, madame! Ne m'oubliez point, je vous prie, et souffrez que je vous embrasse de tout mon cœur.


7-a Frédéric parle de la vie qu'il menait au camp de manœuvres de Pétersdorf.