<68>man. Nous avons dîné hier sur la montagne,a d'où la vue est charmante. J'attends Voltaire dans le cours de la semaine prochaine; il vient avec le jeune Podewils,b ministre à la Haye. La conspiration de Russie a été tramée par le marquis de Botta,c ce qui est une action horrible et indigne d'un honnête homme. Le fait cependant est si avéré, qu il ne laisse aucun lieu au doute. L'Impératrice a pleuré de ce que ses perfides sujets la forçaient à être sévère contre son inclination.

J'ai l'honneur d'être avec la tendresse la plus respectueuse,



Madame,

de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant
serviteur et fils,
Federic.

6. DE LA REINE-MÈRE.

Monbijou, 27 août 1743.



Monsieur mon très-cher fils,

J'ai reçu hier au soir, mon cher fils, la lettre qu'il vous a plu de m'écrire, et qui m'a fort réjouie. Je vis dans l'espérance de vous voir dans peu, et me flatte, mon cher fils, que votre santé est aussi parfaite que la mienne. Je me promène tous les jours, le temps étant favorable. Je crois que Voltaire se plaira ici, s'il y reste quelque temps. On dit qu'il veut retourner à Paris, ce qui marque qu'il a de la peine à le quitter. Cette conspiration de


a Le Roi parle probablement du coteau que plus tard il nomme ordinairement sa vigne, et où il fit bâtir le château de Sans-Souci. Voyez H. L. Manger's Baugeschichte von Potsdam, p. 34, 36 et 46; voyez aussi notre t. X, p. V et VI; t. XIII, p. 42; t. XXIII, p. 170 et 181; t. XXIV, p. 538; et ci-dessous, p. 87.

b Voyez t. XXII, p. 151 et suivantes.

c Voyez t. III, p. 23 et suivantes, et ci-dessus, p. 26 et 27, no 36.