<513>un fil. Quelle chute de quitter Paris, et de se trouver à Potsdam, chez un vieux radoteur qui a déjà envoyé une partie de son gros bagage prendre les devants pour le dernier voyage qui lui reste à faire.a Là, vous avez vu des bustes, on vous a lu des opéras, vous avez entendu déclamer de fameux académiciens; ici, vous verrez un vieux corps cacochyme, dont la mémoire est presque perdue, qui vous ennuiera par des propos usés et par les inepties de son bavardage. Mais songez cependant que ce vieillard vous aime plus que ne font tous les beaux esprits qui sont à Paris. Soyez persuadé de son tendre attachement et de la haute estime avec laquelle, etc.

392. AU MÊME.

Le 24 octobre 1784.

Nos lettres de Russie ne parlent point des écrits de l'Impératrice à son fils; au contraire, on dit qu'ils ne sont pas bien ensemble. Une étourderie de Cobenzl l'a brouillé avec la pantocratrice, et l'on croit que son chagrin mélancolique lui fait entièrement mettre de côté le projet de couronner son petit-fils à Constantinople. Vos Français sont de bien mauvais alliés, vu les conseils pusillanimes qu'ils ont donnés à leurs alliés les Turcs, et les honteux conseils que maintenant ils donnent aux Hollandais. Toutes les apparences sont que par la médiation de la France et de la Russie les chicanes que Joseph a suscitées aux Hollandais seront apaisées.


a Voyez t. XXIII, p. 407; t. XXIV, p. 297; t. XXV, p. 200.