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354. AU PRINCE HENRI.

Breslau, 17 décembre 1778.



Mon très-cher frère,

Je participe bien sincèrement, mon cher frère, au délabrement de votre santé; je ne saurais pourtant renoncera me flatter encore que, avec du régime et un exercice modéré, vous pourrez vous remettre, non pas comme à l'âge de dix-huit ans, mais mieux que vous n'êtes actuellement. Il est vrai que la guerre demande une constitution forte et robuste, et que les infirmités ne s'accordent guère avec les secousses de corps et d'esprit auxquelles on est constamment exposé. La bonne volonté ne suffit pas; il faut que la machine ne se refuse point au jeu des ressorts qu'on demande d'elle. La guerre présente sera sûrement la dernière à laquelle je me trouverai; je souhaite seulement d'en atteindre la fin, et qu'elle soit aussi heureuse que je la souhaite pour notre patrie et pour l'Allemagne. Le prince Repnin n'est point encore arrivé, mais il ne doit pas tarder de beaucoup.a Il est parti le 11 de Varsovie, et il n'y a d'ici à cette capitale que quarante-deux milles. Nos frontières sont tranquilles ....

355. AU MÊME.

Breslau, 23 décembre 1778.



Mon très-cher frère,

Je suis bien fâché d'apprendre que votre santé, mon cher frère, n'est pas telle que je la désire. Il faut espérer que le repos la remettra, du moins en partie. Il est bien vrai qu'à un certain âge la tranquillité est préférable à l'action. Tout le monde peut, hors moi, disposer de soi. Mon destin veut que je coure sous le


a Voyez t. VI, p. 183 et suivantes. Le prince Repnin arriva à Breslau le 17 décembre au soir.