<457>j'en ai derrière moi, que les pluies ont rendus impraticables. Je suis. etc.

340. AU PRINCE HENRI.

Camp de Schatzlar, 22 septembre 1778.



Mon très-cher frère,

Vous devez être bien persuadé, mon cher frère, de la vive part que je prends aux belles actions des troupes. Usedom sera général, vous n'avez qu'à le déclarer à l'ordre; car certes cette action est mémorable, et fera grande impression sur l'ennemi. Pour ne point rester en arrière, je vous citerai notre arrière-garde d'hier, où le général Keller a été attaqué dans son poste par environ cinq mille Autrichiens commandés par Wurmser. Il a peu perdu, et, après avoir entièrement rechassé l'ennemi, nous avons poursuivi notre marche jusqu'ici, où j'occupe un camp inattaquable. Vous ne sauriez vous figurer par quels chemins nous avons passé; mais à présent le temps s'éclaircit, les pluies cessent, et les gens du pays nous promettent un ciel serein et un beau temps. Wurmser reste à Trautenau; l'armée autrichienne s'est repliée vers Königingrätz, Jaromircz et Königinhof, pour se rapprocher de ses magasins. Wunsch est au Ratschenberg, et tout est assez tranquille de ce côté-là. A peine avons-nous eu tous les quinze jours une misérable gazette; nous sommes ignorants dans les affaires de l'Europe, et je m'attends d'apprendre maintenant toute sorte de nouvelles auxquelles je ne m'attendais pas; et ce qu'il y a plus à regretter est que nous serons antiques en fait de nouvelles modes, dont, je vous jure, je n'ai pas entendu parler depuis six grands mois. L'ennemi, mais plus que cela les soins de la nourriture, pour faire traverser des chemins détestables à nos convois comme aux troupes, a jusqu'ici absorbé toute notre attention. J'écrirais un volume in-folio sur les bourbiers, les ro-