<456>retirés des frontières de la Lusace, que tout y est tranquille, et que jusqu'à ce moment il n'est point encore question de magasins à faire. Si le dessein passe par l'esprit de l'Empereur de hasarder quelque expédition en Lusace, il n'y pensera qu'après que nous aurons entièrement évacué la Bohême, et, soit par industrie ou autrement, j'y tiendrai bien jusqu'au 24. Je suis, etc.

339. DU PRINCE HENRI.

Camp de Tschischkowitz, 19 septembre 1778.



Mon très-cher frère,

Depuis la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire ce matin, il s'est passé plusieurs petits événements dont je dois avoir l'honneur de vous informer, mon très-cher frère. Le général Möllendorff a fait ce matin une reconnaissance vers Martinowes avec le régiment d'Usedom; ils ont rencontré deux cents chevaux qui ont été renversés; puis sont survenus trois régiments de cavalerie, que le colonel Usedom a attaqués; il a trouvé beaucoup de résistance, mais il les a renversés; ils ont laissé plus de cent hommes sur la place, et on a pris un bas officier et vingt-quatre dragons. Loudon est arrivé à Welwarn avec toute l'armée; l'Empereur y est en personne. Du côté de Leitmeritz, ils ont un corps de troupes. Ils ont fait glisser quatre bataillons dans la ville, et ont placé du canon pour tirer sur le régiment de Hordt, qui a été obligé de rester jusqu'à ce que la tête de pont fût détruite, et de mettre ensuite le feu au pont, qui a été entièrement consumé. Ce voisinage rétrécira nos fourrages; d'ailleurs, il faudra voir ce qui peut avoir joint Loudon, car, après tant de corps détachés, il ne s'avancerait point, s'il n'était en force. Les hussards de Czettritz ont eu une rencontre ce matin, dans laquelle ils ont fait prisonniers un officier et quatorze hussards. Les chemins dont vous me parlez, mon très-cher frère, je les connais aussi;