<454>faudra faire. S'il y a quelque chose de nouveau, soit militaire, soit politique, vous en serez d'abord informé. Je suis, etc.

337. AU MÊME.

Camp de Trautenau, 16 septembre 1778.



Mon très-cher frère,

J'ai été bien aise d'apprendre, mon cher frère, que votre passage de l'Elbe s'est heureusement exécuté, et la petite affaire d'arrière-garde que vous avez eue auprès de Niemes. Nous en avons eu une plus vive; l'attaque est tombée sur l'arrière-garde du Prince héréditaire, vers Freyheit; l'ennemi, fort de cinq mille hommes, l'a attaquée, et a été repoussé avec perte; un bataillon de Schwartza a fait des merveilles, ainsi que Bévilleb et les chasseurs. Nous y avons perdu à peu près cent hommes. Ce n'est pas l'ennemi qui m'embarrasse ici, mais les chemins, qui, gâtés par quinze jours de pluie, sont devenus presque impraticables. Ma boulangerie et mes canons me donnent plus de soins pour leur transport que tout le reste. Avec cela, mon cher frère, ni paysan ni cheval dans les villages, ce qui nous a obligé de fourrager jusqu'à deux milles. Le prince de Würtemberg peut fort bien finir la campagne chez vous; car comment aller d'une armée à l'autre avec les équipages? Cela tarderait trop. Jusqu'à présent, le camp de l'Empereur reste dans la même situation; mais


a Le général-major Charles-Auguste de Schwartz, né en 1715 à Hohenthurm, près de Halle, chef du 49e régiment d'infanterie, fut promu en 1783 au grade de lieutenant-général, et mourut en 1791 à Neisse, gouverneur de cette forteresse.

b Gottlieb-Louis de Béville, colonel du 36e régiment d'infanterie, fut décoré de l'ordre pour le mérite le 14 septembre 1778. En 1779, Frédéric le nomma gouverneur de Neufchâtel. Le 25 mars 1806, Frédéric-Guillaume III lui donna le titre de général d'infanterie. M. de Béville, né en 1734, mourut à Berlin le 8 avril 1810, chevalier de l'ordre de l'Aigle noir.