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299. DU PRINCE HENRI.

Berlin, 31 mars 1778.



Mon très-cher frère,

J'attends d'être instruit des arrangements que vous faites, mon très-cher frère, par le major Pfau, comme vous daignez me le dire. En attendant, je suis sur le qui-vive. Mon régiment a ordre pour marcher. On dit ici que la garnison de Berlin doit camper le 10 près de Wusterhausen. Comme j'ignore si cela est ainsi, j'attends tranquillement d'en être informé. Il sera très-nécessaire cependant que, vers le temps qu'on doit entrer en Saxe, on fasse avec les Saxons des arrangements pour la nourriture des chevaux .... Vous trouvez, mon très-cher frère, que je fais des réflexions sombres. Elles seraient telles en effet, si je ne me représentais que des malheurs, de quoi je suis très-éloigné; elles seraient légères, si je ne prévoyais que du bonheur, de la fortune, et tout plein de ces illusions que l'imagination enfante. Je crois qu'il y a un chemin de milieu qui est le véritable, et que je souhaiterais de pouvoir saisir; c'est celui qui conduit par les meilleures voies au but qu'on se propose d'atteindre. Il est le plus difficile à trouver; ce n'est qu'à force de soins et de réflexions qu'on le rencontre. Je suis, etc.

300. AU PRINCE HENRI.

(Potsdam) 1er avril 1778.



Mon très-cher frère,

J'ai déjà fait écrire pour Marwitza comme vous le désirez, mon cher frère. J'ai notifié à Magdebourg, en Prusse et en Westphalie que ces régiments formeront votre armée, et j'envoie Pfau à Ber-


a Le colonel de Marwitz, précédemment dans les gendarmes, avait été commissaire des vivres de l'armée du prince Henri dans sa campagne de 1760 contre les Russes.