<390>faire est affreuse dans ses circonstances, et l'Électrice mérite bien d'être comptée parmi les femmes atroces.c

Je ne fais que d'arriver, et me trouve surtout très-ému par vos bontés et par l'espérance de vous assurer demain, mon très-cher frère, et de ma reconnaissance pour vos bontés, et du tendre et respectueux attachement avec lequel je serai toute ma vie, etc.

275. AU PRINCE HENRI.

Le 10 avril 1777.



Mon très-cher frère,

Ce n'est pas à vous de me remercier, mon cher frère, de ce que j'ai été chez vous; cela m'a procuré une véritable satisfaction, et je vous ai trouvé mieux que je ne m'en étais flatté, ce qui me donne à présent la ferme persuasion que, si vous continuez à vous ménager comme vous le faites, vous pourrez encore vivre longtemps, et, mon cher frère, c'est un des principaux objets de mes vœux. Comme je n'ai rien de caché pour vous, mon cher frère, je vous ai confié le renouvellement de notre alliance avec la Russie.a Je dois cependant vous dire en même temps que l'Impératrice exige de moi sur cet article un secret impénétrable, apparemment pour ne point choquer la cour de Vienne. L'Empereur est parti le 2 de ce mois pour Paris, et il ne retournera qu'au mois de juillet chez lui. Quoique van Swieten soit un très-mau-


c Ces dernières lignes se rapportent à une affaire sur laquelle on peut consulter C.-W. Böttiger, Geschichte des Kurstaates und Königreiches Sachsen, Hambourg, 1831, t. II, p. 399 et 400. Quant à l'électrice Marie-Antonie de Saxe, voyez notre t. XXIV.

a L'alliance entre la Prusse et la Russie, conclue en 1764 (t. VI, p. 13 et 14, et ci-dessus, p. 342), avait été renouvelée pour huit ans à Saint-Pétersbourg le 12 octobre (vieux style) 1769 (t. VI, p. 20 et 26). Le renouvellement dont il est question dans cette lettre eut lieu à Saint-Pétersbourg le 16 mars (v. st.) 1777, également pour huit ans. En 1781, l'Impératrice refusa de renouveler cette alliance. Voyez t. XXV, p. 350 et 351.