<352>éprouvons une suite de calamités; il serait à souhaiter pour tout le monde que des années heureuses rétablissent les campagnards, et rendissent, après tant d'infortune, ce pauvre pays aussi florissant qu'il le fut autrefois. Je suis, etc.

234. AU MÊME.

Ce 21 (juillet 1771).



Mon cher frère,

Je suis charmé de voir par votre lettre que vous jouissiez toujours d'une parfaite santé. Ma sœur Amélie, qui a bien voulu venir chez moi, se porte aussi très-bien à présent; je l'amuse comme je puis; je lui ai donné hier la tragédie de Rhadamiste,a que Fierville a jouée d'une façon à pouffer de rire. Quant aux choses plus sérieuses, j'ai reçu aujourd'hui des lettres de la Russie, touchant notre convention; ma portion consistera, à ce que je vois, dans la Pomérellie jusqu'à la Netze, Culm, Marienbourg et Elbing. Cela est fort honnête, et vaut la peine des subsides payés et d'autres dépenses inévitables que cette guerre des Turcs m'a causées. On m'écrit de Vienne que le prince Kaunitz continue d'être de très-mauvaise humeur. Comme je ne crois pas qu'il puisse compter sur les Français, cela pourrait bien y contribuer. J'attends à présent en peu des nouvelles comment on aura pris en Russie la réponse de la cour de Vienne. Selon toutes les apparences, elle doit brouiller ces deux cours plus que jamais. Ensuite de cela, il faudra voir quelle résolution on prendra à Pétersbourg pour la pacification avec les Turcs. Tout cela, mon cher frère, nous mènera jusqu'à la fin de cette année, où il n'y aura probablement que des négociations entamées et de nouvelles propositions à faire. J'attends toutes ces choses patiemment pour voir comment cette fusée se débrouillera. Je vous embrasse,


a Voyez t. II, p. 22.