<321>être il ne vous fera pas tout le plaisir possible, mais il faut faire de nécessité vertu; vous arrangerez tout cela comme vous le jugerez à propos. Si vous avez besoin d'argent, marquez-le-moi, et je pourrai vous faire tenir huit mille écus à Pétersbourg. Vous comprenez, mon cher frère, combien il faut ménager cette femme. Si vous pouvez la réconcilier avec ma sœur de Suède, ce sera une bonne œuvre, et qui me fera bien du plaisir. D'ailleurs, je vous recommande tout ce qui regarde nos intérêts. Vous apprendrez à connaître là bien des gens dont nous avons besoin. Vous ferez, s'il vous plaît, les compliments les plus flatteurs à l'Impératrice de ma part, et vous direz tout ce que vous pourrez de l'admiration qu'elle inspire à tout le monde, enfin tout ce qu'il faut. Vous aurez le temps, en voyage, de recueillir un magasin de louanges dont vous pourrez vous servir dans l'occasion. Si elle veut vous donner son ordre, il faut l'accepter. Enfin je m'en rapporte bien du reste sur votre bon esprit, qui tirera parti de toutes les occasions qui se présenteront là-bas. Je suis bien fâché de n'avoir pas su cela plus tôt; j'aurais pu vous mettre au fait de bien des choses. Je vous prie cependant d'éclairer Solms,a pour voir par vos yeux si mes soupçons sont bien fondés. Adieu, mon cher frère; vous reviendrez sans doute par la Prusse, au lieu de revenir par le Danemark, et mandez-moi vos voitures, pour que j'expédie des passeports pour vos chevaux. La Princesse de Prusse est accouchée d'un fils;a l'Impératrice est marraine. Je suis avec toute la tendresse possible, mon cher frère, etc.

205. AU MÊME.

Breslau, 23 août 1770.

.... Je suis surchargé d'affaires, mon cher frère, ce qui m'a empêché de vous écrire; mais ce chiffre pourra devenir nécessaire


a Voyez t. XXIV, p. VI, article IV, et p. 369; t. XVIII, p. 301.

a Voyez t. VI, p. 25; t. XX, p. 197; t. XXIV, p. 222 et 225.