<275>Schwedt et Colberg. Adieu, mon cher frère; je vous embrasse tendrement.

155. AU MÊME.

Berlin, 26 (mai 1763).



Mon cher frère,

A mon retour de Colberg, je trouve ici votre lettre, et je suis charmé que l'intention de vous obliger vous fasse plaisir. J'ai trouvé ma pauvre sœur de Schwedt ni bien ni mal, mais dans un état qui menace toujours de sa perte.

J'ai parcouru les endroits les plus ruinés par la guerre, et j'ai fait ce qui dépendait de moi pour les remettre; quoique certaines contrées aient beaucoup souffert, le mal n'est pas aussi grand que l'exagération l'a fait, et je me flatte que dans deux ans la province sera plus peuplée et en meilleur ordre qu'elle ne l'a été avant la guerre. La Nouvelle-Marche est en plein travail; tout se remue, et chacun met la main à l'œuvre. Je ne m'en suis pas tenu là; j'ai commencé un nouvel établissement où nous placerons six mille familles; c'est entre Driesen, Landsberg et Cüstrin.a J'ai vu tout l'établissement de Freyenwalde, qui est superbe. J'ai été chez le comte Podewils,b d'où je reviens aujourd'hui. Je pars le 6 pour Wésel, où il y aura un chaos différent à débrouiller, et à mon retour je passerai chez ma sœur de Brunswic. Voilà, mon cher frère, ce qui me reste d'ouvrage avant que je puisse penser à me reposer; mais le devoir et l'utilité publique doivent l'emporter sur les intérêts particuliers. Je vous embrasse


a Voyez t. VI, p. 81 et suivantes, et Leben Franz Balthasar Schönberg von Brenkenhoff, p. 40 et suivantes.

b Othon-Christophe comte de Podewils, seigneur de Gusow, né en 1719, mort en 1781. Il avait été envoyé extraordinaire de Prusse à la Haye de 1741 à 1745, et ministre plénipotentiaire à Vienne de 1746 à 1750. Voyez t. XXII, p. 151.