<218>peu, et de vous donner encore des preuves de l'attachement et de la tendresse respectueuse avec lesquels je suis, etc.

89. AU PRINCE HENRI.

Bunzelwitz, 7 octobre 1760.



Mon cher frère,

Pour vous répondre à la lettre que je viens de recevoir de vous, il faut bien que je vous dise que, vu ma situation, vaincre ou mourir est ma devise; tous les autres partis sont bons dans les autres occasions, mais non pas dans celle-ci. Je ne sais pas précisément de quel côté nous irons; les circonstances décideront de nos marches et de nos entreprises. Lacy est en Lusace, Daun y marche; peut-être qu'il se passera quelque chose dans ces contrées. Je suis si occupé des affaires dans ce moment, qu'il m'est impossible de pouvoir vous en dire davantage. Soyez assuré, je vous en prie, de la sincérité des sentiments d'amitié et d'estime avec lesquels je suis à jamais, etc.

90. AU MÊME.

Torgau, 4 novembre 1760.



Mon très-cher frère,

Je puis avoir la satisfaction de vous mander que le maréchal Daun, après s'être fait joindre par le général Lacy, a enfin tenu ferme près de Torgau. Je suis marché à lui par Eilenbourg, pour l'attaquer. Je trouvai l'armée autrichienne, sa droite s'étendant vers Grosswig, sa gauche du côté de Zinna, et son infanterie occupant des hauteurs fort avantageuses le long du chemin