<213>d'une partie des garnisons des forteresses qui seront alors le moins exposées, pour en fortifier votre infanterie, soit de Neisse, soit de Schweidnitz, soit de Breslau, selon que les circonstances le permettront. Je vous communique à la suite de celle-ci une relation que je viens de recevoir de Cottbus; vous en verrez qu'avant que Daun ait marché vers la Silésie, Loudon, affaibli par toutes les pertes en hommes qu'il a essuyées, n'a eu, tout compté, que trente mille hommes à peu près. A présent que Daun en a beaucoup retiré, je crois qu'en décomptant les troupes absentes, que Loudon a envoyées vers Glatz et en d'autres contrées de la Silésie, il ne pourra vous opposer au delà de quinze mille hommes. Vous ferez réflexion encore sur ce qui vous conviendra le plus, ou d'agir contre Loudon avant le temps que les Russes sauraient avancer, ou de choisir mieux votre moment et temps à cela, ou au temps où les Russes commenceront à se mettre en marche pour lui approcher.

Il y a quarante canons à Breslau, pièces de campagne, dont vous pourrez disposer selon le besoin. Nous nous attendons ici à de petits combats; peut-être cela en viendra-t-il à quelque chose de plus. Adieu, cher frère; je fais la vedette ici de trois côtés.a

85. AU MÊME.

Quartier général de Leubnitz,
25 juillet 1760.



Mon très-cher frère,

Par la lettre du 22 de ce mois que je viens de recevoir de vous, je vois que nos embarras s'augmentent d'un jour à l'autre. Je ne saurais vous écrire rien de positif sur ce que vous aurez à faire; mais je crois que peut-être vous saurez vous avancer jusqu'à Karge, où vous ne serez pas aussi éloigné, et plus à portée


a De la main du Roi.