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76. AU MÊME.

(Freyberg) 19 janvier 1760.

.... Mon neveub viendra demain chez vous;c il est aimable au possible, et je ne doute point qu'il n'obtienne vos suffrages. C'est un caractère admirable, avec une raison de quarante ans, qu'on est étonné de trouver dans un aussi jeune homme ....

77. AU MÊME.

(Freyberg) 24 janvier 1760.



Mon cher frère,

Je vous remercie bien sincèrement des souhaits que vous me faites, et je suis très-persuadé que si mon sort dépendait de votre volonté, il serait heureux; mais, mon cher frère, je crains toujours que le hasard n'en ordonne autrement. J'ai une lettre de Vienne, interceptée par le prince Ferdinand, qui marque que Daun avait beaucoup de peine de subsister en Saxe, et qu'il se pourrait bien encore qu'il se retirât en Bohême; que l'on se flattait à Vienne du secours des Russes pour cette campagne, et que, par cette raison, on refuserait d'envoyer des ministres au congrès; que l'on tâcherait également de dissuader les Français de la paix. La lettre est du comte Choiseul au duc,a et il la finit en disant que s'il avait un conseil à donner à la France, ce serait de faire la paix, sans quoi elle aurait lieu de s'en repentir. Il y est dit encore que Daun ne commencerait ses opérations qu'après


b Le prince héréditaire de Brunswic, qui vint voir le Roi à Freyberg le 26 décembre 1759. Voyez t. V, p. 35, et t. XII, p. 25-32, où se trouve l'Ode que Frédéric fit alors pour ce prince. Voyez enfin t. XIX, p. 137.

c Le prince Henri était à Unckersdorf.

a Le comte de Choiseul-Praslin fut nommé ambassadeur à Vienne, en 1758, lorsque le duc de Choiseul-Stainville, auquel il succédait, devint ministre des affaires étrangères.