<162>m'ont la mine d'aller à Görlitz. Voilà tout ce que j'y comprends jusqu'à présent; mais Fincka écrit que Loudon est revenu à Freyberg, ce dont je crois que le maréchal doit être instruit. Adieu, mon cher frère; je suis avec une parfaite et sincère amitié, etc.

On me mande de Dresde que la reine de Pologne était morte d'un catarrhe suffocatif. Cela ne nous fait ni froid ni chaud.

23. AU MÊME.

Parchwitz, 30 novembre 1757.



Mon très-cher frère,

Vous ne sauriez croire en quel état d'horreur et de confusion j'ai trouvé les affaires de ce pays-ci quand j'y suis entré. A mon arrivée, je vous faisais part des bruits qui couraient le pays d'une victoire complète que le prince de Bevern avait eue sur l'armée ennemie près de Breslau; quoique je n'eusse encore aucune nouvelle directe de ce prince, ces bruits n'étaient pas sans fondement. L'armée autrichienne avait attaqué le prince de Bevern dans son poste; les troupes s'étaient bien défendues; on avait repoussé à différentes fois l'ennemi avec une perte immense. Le général Zieten avait battu entièrement l'aile droite de l'ennemi sous les ordres de Nadasdy; l'aile gauche de l'ennemi tint de Baireuth, du 17 septembre 1757. Si l'on veut se faire une juste idée de la résolution que Frédéric avait formée de ne pas survivre à la ruine de sa patrie, il faut lire, dans notre t. XXV, p. 353 et suivantes, l'Instruction secrète pour le comte Finck de Finckenstein, Berlin, 10 janvier 1757. mieux. Celle de l'armée du prince de Bevern, sons les ordres de Lestwitz, plia; l'ennemi se replia sur Neumarkt, tandis qu'en même temps le prince de Bevern se retira, et passa, la nuit, avec toute l'armée


a Voyez t. IV, p. 154.