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6. DU PRINCE HENRI.

Le 11 mars 1741.



Mon très-cher frère,

Ne prenez pas en mauvaise part que par ces lignes je vous témoigne la joie que j'ai ressentie au sujet de la prise de la ville de Glogau. Je souhaite du fond de mon cœur que toutes les glorieuses entreprises de Votre Majesté réussissent de la même manière. Les gardes du corps et les gendarmes sont partis le 9. Il y avait beaucoup de monde qui regardait, et on avait de la peine à passer. Le même jour entrèrent les prisonniers, au nombre de deux cents, à ce qu'on dit.

J'espère, mon cher frère, de pouvoir bientôt vous assurer de bouche de mon attachement et du respect avec lesquels je suis,



Mon très-cher frère,

Votre très-fidèle frère et serviteur, Henri.

7. AU PRINCE HENRI.

Breslau, 21 mars 1745.



Mon cher frère,

Je suis bien aise de voir les sentiments d'amitié que vous avez pour moi. Je vous prie de me les continuer, car je me flatte de les mériter par la façon dont je vous aime. Patientez-vous à Berlin, cher Henri, car il n'y a pas grand' chose à faire ici, qu'à pourvoir aux arrangements des magasins, des hôpitaux, etc. Il y a des maladies à Neisse, et j'aime mieux vous laisser tous deux à Berlin jusqu'au temps où l'armée s'assemblera que de m'exposer à vous perdre malheureusement et mal à propos par quelque maladie. Adieu, mon cher; faites mes respects à la Reine, mes compliments au grand Guillaume, mes amitiés à Amélie, mes