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25. AU MÊME.

Potsdam, 11 mars 1749.



Mon cher frère,

Je suis bien étonné de tout le bruit que l'on fait à Berlin. Je ne conçois pas qui leur a mis la mouche à l'oreille; nous ne faisons que des préparatifs de défensive. Les autres campent, et personne n'en dit rien; nous rassemblons nos congédiés, et tout le monde crie. Je n'ai pas pu faire autrement, et les circonstances dans lesquelles je me trouve m'obligent de prendre des précautions à tout hasard; et peut-être en est-ce précisément le temps.a Conservez-moi, mon cher frère, votre précieuse amitié, et soyez persuadé de la tendresse infinie avec laquelle je suis à jamais, etc.

26. AU MÊME.

Ce 5 (juin 1749).



Mon très-cher frère,

Je suis bien aise que vous vous amusiez à votre régiment. Je ne sais pas si vous ne commencez point trop tôt à faire des manœuvres, car il faut qu'il n'y ait plus rien à redire à l'exercice avant que d'en venir là. Le comte de Saxe a sans doute fait des dispositions comme les vôtres, avant que de faire celle de Laeffelt. Vous êtes né pour donner des batailles et pour les gagner; pour moi, je ne dois les succès des nôtres qu'à la bonté de l'armée. Je vous envoie du fruit, mon cher frère, pour vous rafraîchir de vos fatigues. Quelles nouvelles un pauvre goutteux peut-il vous mander, qui ne bouge de son fauteuil? Je me contente de faire des vœux pour votre contentement, et de vous assurer de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, etc.


a Voyez t. IV, p. 20 et 21.