<616>ranti le trône. Voilà à présent le cas, et auquel je veux bien encore ajouter que si ces confédérés ne changent pas bientôt de sentiment, ils mettront le comble aux malheurs qui abîment la Pologne. Je plains d'avance vous, comtesse, et tous les honnêtes Polonais; mais je n'y saurais point remédier. Sur ce, etc.

16. A LA MÊME.

Potsdam, 8 mai 1772.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Vos deux lettres du 25 d'avril dernier, l'une physique, l'autre économique, m'ont été fidèlement rendues. Des Cartes et Gassendi n'auraient pu mieux traiter la question qui fait l'objet du mémoire que vous m'avez présenté à la suite de la première, et c'est bien diriger vos talents par des vues utiles à l'humanité. C'est tout ce que je puis vous dire à ce sujet. Votre modestie m'impose silence, et je lui obéis à regret. Je passe au contenu de votre seconde lettre, qui regarde le transport de cent winspels de grains que vous avez déposés à Driesen, et que vous voudriez vendre en Saxe. Quelque plaisir que je trouve à vous obliger, il faut pourtant que je vous demande un petit délai pour consentir à ce transport. Vous savez, madame, que les grains n'abondent pas trop dans mes propres Etats, et que, en père de la patrie, je ne saurais en permettre la sortie qu'après avoir suffisamment pourvu à leurs besoins. Dans un mois d'ici, je pourrai en mieux juger; et si alors je puis déférer à votre demande sans risque pommes propres États, je le ferai avec le même plaisir avec lequel je saisis les autres occasions qui se présentent de vous obliger. En attendant, je prie Dieu, etc.