<633>s'instruire et s'éclairer auprès de V. M.; mais M. le duc d'Aiguillon, par les meilleures ou les plus mauvaises raisons du monde, n'a pas jugé à propos de le lui permettre.

Pour les Velches, je n'en dirai rien, et je conviens que tout ce que V. M. en dit n'est que trop vrai. Cependant je crois que nos sottises et notre frivolité tiennent encore plus à notre gouvernement qu'à notre caractère; et ce qui étonnera peut-être V. M., c'est que pendant plus de six semaines que les spectacles ont cessé à Paris, depuis le commencement de mai jusqu'au 15 de juin, personne ne les a regrettés, n'y a pensé même, parce qu'on était occupé des grandes espérances que donnait le nouveau règne, et que le Roi commence à réaliser; tant il est vrai, ce me semble, qu'il ne faut peut-être aux Velches, pour les rendre moins frivoles et plus raisonnables, que de grands intérêts dont ils puissent s'occuper avec plus de sérieux qu'ils n'en sont ordinairement capables.

Je finis, Sire, en me reprochant les moments que je fais perdre à V. M., en lui souhaitant la santé, la paix et le bonheur, car elle n'a plus de gloire à désirer; elle en a de toutes les sortes, et de quoi faire la renommée de plusieurs monarques.

M. de Catt rendra compte à V. M. de ce que j'ai fait à l'égard du sculpteur qui désire d'entrer à son service. Je ne veux point ennuyer V. M. de ce détail.

Je suis avec le plus profond respect, etc.

143. A D'ALEMBERT.

Octobre 1774.

Mes occupations ne sont pas aussi considérables que vous les imaginez; la paix conclue avec les Turcs en diminue une partie, et après tout, l'homme est né pour l'ouvrage : l'oisiveté le rend non seulement malheureux, mais souvent criminel. Vous n'avez pas lieu d'appréhender qu'il s'élève de nouveaux troubles dans le