<348>vrai qu'il a beaucoup et supérieurement écrit sur le droit public et féodal, étroitement lié à l'histoire. Mascov ne l'a surpassé que pour l'allemand. J'ai compris que V. M. permet qu'on fasse usage des vers asiatiques de Gottsched. Les Allemands se soumettront à la censure très-juste de V. M.; ils demanderont seulement grâce pour quelques modernes.

[M. de Hertzberg à Frédéric, Berlin, 19 novembre 1780]

Le Roi avait écrit à la marge : « Je ne peux plus rien changer à ces bagatelles. » L'impression de l'ouvrage étant ensuite avancée, M. le comte de Hertzberg l'envoya au Roi avec la lettre suivante :

Berlin, 19 novembre 1780.

Comme l'impression de l'ouvrage que Votre Majesté a daigné confier au professeur Thiébault et à moi ne pourra être achevée que vers la fin de la semaine, je prends la liberté de lui en présenter la première feuille en français et en allemand. V. M. verra qu'on a exactement suivi l'original français, à quelques fautes typographiques près, qui seront encore corrigées. J'espère aussi qu'elle sera contente de la traduction allemande, que j'ai fait faire par le conseiller de guerre et archivaire Dohm,a et qui répond aussi parfaitement à l'original, quoique, pour être conforme au génie de la langue, elle ne soit pas tout à fait littérale. C'est en relisant et en traduisant cet écrit admirable que j'ai été encore plus pénétré et convaincu de la vérité et de la justesse des excellentes leçons que V. M. y donne à sa nation.

[Frédéric à M. de Hertzberg, Potsdam, 20 novembre 1780]

Sa Majesté y répondit de cette manière :

Potsdam, 20 novembre 1780.

Je vous remercie des soins que vous voulez bien vous donner, selon votre rapport du 19, pour l'impression de l'ouvrage que je vous ai confié, et dont vous me présentez la première feuille;


a Chrétien-Guillaume Dohm, professeur à Cassel, anobli depuis le 2 octobre 1786, avait été nommé, le 28 septembre 1779, conservateur des grandes Archives royales, à Berlin, avec le titre de conseiller de guerre.