<234>comme elle est à la source du goût, V. M. aura en peu la plus brillante chanteuse de ce siècle.

M. de Diede a épousé chez nous une très-aimable personne, un peu sainte de son métier; mais Berlin et Londres la dessanctifieront. Elle vivait dans la retraite, à la cour du comte son père, très-cérémonieuse, très-haute et très-endettée, comme toutes les grandes cours.

Je finis, Sire, car je n'ai que trop abusé de votre patience; et si je voulais ajouter à ma lettre les vœux que je ne cesse de faire pour V. M., je ne finirais jamais. Ces vœux sont les plus chers désirs de mon âme. Je n'en connais qu'un que je puisse lui comparer; c'est celui de vous persuader de la haute estime et de l'admiration sans bornes avec laquelle je serai à jamais, etc.

M. de Schwachheim, allant de la part de mon frère à la cour de V. M.,c a passé par ici. Quoiqu'il n'est pas de mon ressort de me mêler des affaires, le tendre intérêt que je prends à ce cher frère me fait former des vœux bien sincères pour qu'il réussisse dans sa négociation.

156. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

(Février 1772).



Madame ma sœur,

Combien de personnes n'envient pas mon sort, d'être en correspondance avec une princesse dont les lettres sont aussi agréables qu'instructives, dont l'esprit orné ..... Mais je n'ose poursuivre; enfin, quand on jouit du bonheur d'être dans un commerce aussi flatteur, rien ne pourrait être plus déplacé de ma part que la paresse, et V. A. R. se plaindra plutôt de l'importunité de mes


c Le baron de Schwachheim fut rappelé de Berlin au mois de septembre 1774.