<197>rales, j'ai cru devoir ajouter quelques réflexions sur l'éducation de la jeunesseb aux choses précédentes qui regardaient la même matière; c'est un ouvrage local, calqué sur les abus de ma patrie. Je n'aurais pas été assez effronté pour le présenter à V. A. R., si je ne croyais qu'elle me doit quelque compte pour ne l'avoir pas nommée dans cet ouvrage, quoique je sois bien persuadé que tout le monde la devinera à la première lecture.a Oui, madame, quoi qu'il m'en coûte, je ménage votre extrême délicatesse quand j'ai l'honneur de vous écrire, et je la ménage même dans des choses qui pourraient tomber sous vos yeux, pour que rien de ce qui vient de ma part ne blesse votre extrême modestie.

V. A. R. me rend les forces et la vie en me faisant espérer que cette année pourra être aussi fortunée pour moi que la précédente. Avoir le bonheur de la posséder,b c'est mettre le comble à mes vœux; cette faveur si peu méritée de ma part augmente encore, s'il est possible, l'attachement, la haute estime et l'admiration avec laquelle je suis, etc.

128. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 19 mai 1770.



Sire,

Je ne puis voir partir personne pour ces heureuses contrées vivifiées par le sage du siècle, sans envier son bonheur, et sans être tentée de l'accompagner au moins d'une lettre. Il est heureux pour V. M. que je ne loge pas à l'hôtel des postes; il ne partirait pas de courrier, Sire, sans vous porter un paquet de ma part. Le colonel de Witzleben, chargé de la présente, pourra dire à V. M. combien elle est ici admirée, honorée et respectée; mais


b Lettre sur l'éducation. Voyez t. IX, p. VIII, et p. 131-147.

a Voyez t. IX, p. 145.

b Voyez t. XX., p. 112, 114 et suivantes.