<19>je n'ai plus rien à démêler avec l'amour; mais si la fortune voulait un peu me seconder, je n'en serais pas fâché. Mes compliments au marquis. Adieu.

16. AU MÊME.

(1764.)

Les gens de lettres deviennent, à la honte du siècle, aussi avides d'intérêt que les financiers. Ce Toussainta n'a rien à Bruxelles, et refuse cinq cents écus qu'on lui offre avec une place à l'Académie. Ce siècle philosophique est très-peu philosophe. J'en ai honte. Un professeur en langue française n'est pas ce qu'il nous faut, mais bien un grammairien et un puriste. Voyez, je vous prie, ce que nous pouvons faire de cet homme, qui s'est attiré la disgrâce de la reine de France pour avoir dit qu'une reine abandonnée de son époux, pour l'ordinaire, se faisait dévote. Cela est bon français et très-académique, mais peu politique. J'espère que votre fièvre va mieux.

17. AU MÊME.

(Bains de Landeck, 1765.)

Je vous renvoie, mon cher, la réponse pour d'Alembert,b que Villaumec copiera. Je vous renvoie en même temps la lettre du


a François-Vincent Toussaint, né à Paris en 1715, accepta les offres du Roi, et arriva à Berlin en 1764. Il fut nommé professeur à l'Académie des nobles, et membre de l'Académie des sciences. Il mourut à Berlin le 22 juin 1772. Il avait publié, en 1748, l'ouvrage intitulé Les Mœurs (t. XX, p. 37), dont il a signé la dédicace du nom de Panage, mot tiré du grec et équivalant à Toussaint. Voyez t. IX, p. 90 et 91.

b Voyez la lettre de Frédéric à d'Alembert, du 20 août 1765.

c Voyez t. XIX, p. 301; t. XX, p. 67; et t. XXIII, p. 167.