<413>lande et l'Autriche sont surchargées de dettes, il veut ranger le duché de Würtemberg dans la même catégorie; et. s'il arrive que quelqu'une de ces puissances fasse banqueroute, je ne garantirais pas que, piqué d'honneur, il n'en fît autant. Cependant je ne crois pas que maintenant vous ayez à craindre pour votre capital, vu que les états de Würtemberg ont garanti les dettes de Son Altesse Sérénissime, et qu'au demeurant il vous reste libre de vous adresser aux parlements de Lorraine et d'Alsace. J'avais bien prévu que S. A. S. serait récalcitrante sur le fait des remboursements, et je vous assure de plus que ce soi-disant pupille n'a jamais écouté mes avis, ni suivi des conseils.

Que ces misères ne troublent point la sérénité de vos jours; tranquille, du palais des sages,a vous pouvez contempler de cette élévation les défauts et les faiblesses du genre humain, les égarements des uns et les folies des autres; heureux dans la possession de vous-même, vous vous conserverez pour ceux qui savent vous admirer, au nombre desquels, et en première ligne, vous compterez, comme je l'espère, le solitaire de Sans-Souci. Vale.

565. AU MÊME.

Potsdam, 18 novembre 1777.

J'attends votre ouvrage instructif sur les abus de la législation, et avec impatience, persuadé que j'y trouverai l'utile et l'agréable. Il paraît que l'Europe est à présent en train de s'éclairer sur tous les objets qui influent le plus au bien de l'humanité; et il faut vous rendre le témoignage que vous avez plus contribué qu'aucun de vos contemporains à l'éclairer au flambeau de la philosophie. Pour vos Velches, sur lesquels vous glosez, je croirais que, en les prenant en masse, ils sont à peu près semblables aux autres habitants de ce globe; ils ont peut-être quelque chose de trop impétueux dans leur vivacité, qui dégénère même en férocité.


a Voyez t. XI, p. 53; t. XVIII, p. 128; et t. XIX, p. 213 et 272.