<300>Je ne doute pas que votre ambassadeur à Paris ne continue à le recommander fortement, et je vous demande en grâce d'échauffer son zèle sur cette affaire quand vous lui écrirez. On vous respecte, on ménagera un militaire qui vous appartient, et qui n'a de roi que vous.

Je ne crois pas qu'on soit fort de vos amis, mais on peut présumer qu'on aura un jour besoin d'en être, et enfin je ne connais point de pays au monde où votre nom ne soit très-puissant. Il m'est sacré; je mourrai en le prononçant.

J'ose me flatter que V. M. voudra bien me laisser d'Étallonde Morival jusqu'à ce que le respect qu'on vous doit termine heureusement cette affaire affreuse.

501. A VOLTAIRE.

Berlin, 28 décembre 1774.a

Non, vous ne mourrez point; je n'y puis consentir.b

Vous vivrez, et vous verrez la fin du procès de d'Étallonde; mais je ne garantirai pas qu'ils le jugent.c Si cependant cet ancien parlement ne veut pas déshonorer son rétablissement, il doit prononcer en faveur de l'innocence, et d'Étallonde vous aura la double obligation d'avoir rétabli sa mémoire, sa fortune, et de lui avoir fourni, par le moyen de l'instruction, de quoi former et perfectionner ses talents.

Je vous remercie des dessins que vous m'envoyez, surtout de celui de votre jardin, pour me faire une idée des lieux que votre beau génie rend célèbres, et que vous habitez.


a Le 27 décembre 1774. (Variante des Œuvres posthumes, t. IX, p. 245.) La traduction allemande, t. X, p. 77, porte la date du 24 décembre.

b

Non, tu ne mourras point; je n'y puis consentir.

Racine,

Iphigénie

, acte I, scène I.

c Qu'il le gagne. (Variante des Œuvres posthumes, t. IX, p. 241.)