<249>En attendant, je vous prie de me conserver vos bontés. Plaignez-moi surtout de mourir loin de V. M.; mais ma destinée l'a voulu ainsi.

469. A VOLTAIRE.

Potsdam, 17 mai 1773.

Si je n'étais pas surchargé d'affaires, j'aurais répondu à votre charmante lettre de toutes les trinités infernales, auxquelles vous avez heureusement échappé; ce dont je vous félicite. Il faudra attendre le retour de mes voyages; ce qui sera expédié à peu près vers le milieu du mois prochain.

Quelque pressé que je sois, je ne saurais pourtant m'empêcher de vous dire que la médisance épargne les philosophes aussi peu que les rois. On suppose des raisons à votre dernière maladie, qui font autant d'honneur à la vigueur de votre tempérament que vos vers en font à la fraîcheur, ou, pour mieux dire, à l'immortalité de votre génie. Continuez de même, et vous surpasserez Mathusalem en toute chose. Il n'eut jamais telle maladie à votre âge, et je réponds qu'il ne fit jamais de bons vers.

Le Philosophe de Sans-Souci salue le Patriarche de Ferney.

470. AU MÊME.

Potsdam, 12 août 1773.a

Puisque les trinités sont si fort à la mode, je vous citerai trois raisons qui m'ont empêché de vous répondre plus tôt : mon


a Le 7 août 1773. (Variante des Œuvres posthumes, t. IX, p. 195.)