<151>La peau d'un grand homme enterré
D'ordinaire est bien peu de chose;
Et, malgré son apothéose,
Par les vers il est dévoré.

Du destin de la tombe noire
Le seul Zisca fut préservé;
Grâce à son tambour conservé,
Sa peau dure autant que sa gloire.

C'est un sort assez singulier.
Ah! chétifs mortels que nous sommes!
Pour sauver la peau des grands hommes,
Il faut la faire corrover.

O mon roi! conservez la vôtre;
Car le bon Dieu, qui vous la fit.
Ne saurait vous en faire une autre
Dans laquelle il mît tant d'esprit.

Il n'est pas infiniment respectueux de pousser un grand roi de questions; mais on en usait ainsi avec Salomon, et il faut bien, Sire, que le Salomon du Nord s'accoutume à éclairer son monde.

S. M. me permettra donc que j'ose lui demander encore ce que c'est qu'un arc trouvé à Glatz.a V. M. me dira peut-être qu'il faut m'adresser à Jordan; mais ce Jordan, Sire, est un paresseux, tout aimable qu'il est; et vous avez plus tôt réglé quatre ou cinq provinces, et fait deux cents vers et quatre mille doubles croches, qu'il n'a écrit une lettre.

J'arrive à Lille, qui est une ville dans le goût de Berlin, mais où je ne reverrai ni l'opéra ni la copie de Titus. V. M., et la Reine-mère, et madame la princesse Ulrique, ne se remplacent point. Je n'ai pas encore l'armée de trois cent mille hommes avec laquelle je devais enlever la princesse, mais, en récompense, le roi de France en a davantage. On compte actuellement trois cent vingt-cinq mille hommes, y compris les invalides; ce sont trois cent mille chiens de chasse qu'on a peine à retenir; ils jappent, ils


a C'était, selon les Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1743, no 128, 24 octobre, l'arc de Valaska, ancienne princesse païenne du comté de Glatz.