<142>Obdam? Je les ai entendus, et je ne vous dis rien que de très-véritable.3o Ceci serait plus beau dans une ode que dans la réalité. Je me soucie fort peu de ce que les Hollandais et Anglais disent, d'autant plus que je n'entends point leur patois.
4o Ne vous couvrez-vous pas d'une gloire immortelle en vous déclarant efficacement le protecteur de l'Empire? et n'est-il pas de votre plus pressant intérêt d'empêcher que les Anglais ne fassent votre ennemi le Grand-Duc roi des Romains?4o La France a plus d'intérêt que la Prusse de l'empêcher; et en cela, cher Voltaire, vous êtes mal informé; car on ne peut faire une élection de roi des Romains sans le consentement unanime de l'Empire; ainsi vous sentez bien que cela dépend toujours de moi.
5o Quiconque a parlé seulement un quart d'heure au duc d'Aremberg, au comte de Harrach, au lord Stair, à tous les partisans d'Autriche, leur a entendu dire qu'ils brûlent d'ouvrir la campagne en Silésie. Avez-vous en ce cas, Sire, un autre allié que la France? et, quelque puissant que vous soyez, un allié vous est-il inutile? Vous connaissez les ressources de la maison d'Autriche, et combien de princes sont unis à elle. Mais résisteraient-ils à votre puissance jointe à celle de la maison de Bourbon?5o On les y recevra, Biribi, A la façon de Barbari, Mon ami.a
6o Si vous faites seulement marcher des troupes à Clèves, n'inspirez-vous pas la terreur et le respect, sans craindre que l'on ose vous faire la guerre? N'est-

a Voyez La vie privée du roi de Prusse, ou Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire, écrits par lui-même. A Amsterdam, 1784, p. 62. Voyez aussi les Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. XL, p. 78.