<196>l'été, s'éloigne toujours du soleil, de façon qu'au milieu du Cancer, elle est environ d'un million de grands milles germaniques plus loin de cet astre qu'au milieu de l'hiver, et que nous avons, moyennant cette inégalité dans son cours, huit jours d'été de plus que d'hiver. Je sais bien qu'on a cru longtemps qu'en été nous étions plus près du soleil; mais c'est une grande erreur. Il ne doit pas paraître singulier qu'un trente-troisième degré de proximité de plus ne nous échauffe pas; car je n'ai guère plus chaud à trente-deux pieds de ma cheminée qu'à trente-trois. Ce qui fait la chaleur n'est donc pas la proximité, mais la perpendicularité des rayons du soleil, et leur plus grande quantité réfractée de l'air sur la terre. Or, en été, les rayons sont plus approchants de la perpendicule et plus réfractés sur notre horizon septentrional, comme sait V. A. Je fais tout ce verbiage pour excuser mon unique critique. D'ailleurs, je ne puis trop remercier V. A. R. de l'honneur qu'elle fait à notre Parnasse français.

J'envoie la quatrième Épître par ce paquet; je corrige la troisième. J'aurais envoyé les trois nouveaux derniers actes de Mérope; mais on les transcrit.

Ce que V. A. R. a daigné me mander du czar Pierre Ier change bien mes idées. Est-il possible que tant d'horreurs aient pu se joindre à des desseins qui auraient honoré Alexandre? Quoi! policer son peuple et le tuer! être bourreau, abominable bourreau, et législateur! quitter le trône pour le souiller ensuite de crimes! créer des hommes, et déshonorer la nature humaine! Prince, qui faites l'honneur du genre humain par le cœur et par l'esprit, daignez me développer cette énigme. J'attendrai les mémoires que vos bontés voudront bien me communiquer, et je n'en ferai usage que par vos ordres. Je ne continuerai l'Histoire de Louis XIV, ou plutôt de son Siècle, que quand vous me le commanderez. Je ne veux.... (Le reste manque.)