19. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

(Sans-Souci) 30 juillet 1763.

Si ce que je vous ai envoyé vous a été agréable, c'était ce que j'avais le plus souhaité; c'était le but, mon cher, que je m'étais proposé.

<123>Vous vous étonnez que je vous aime. Vous devriez plutôt vous étonner si je n'aimais pas un officier de réputation, honnête homme, et de plus mon ancien ami.

Je voudrais que votre santé se remît tout à fait, et je vous avoue que je ne perds point encore l'espérance. Il faut que vous vous soigniez, que vous preniez vos aises, et que la tranquillité, le quinquina et les herbes vous rendent vos forces.

Vous resterez à Brandebourg tant que vous voudrez; cependant vous me rendrez visite quelquefois. Il n'y a pas loin, et, quand je saurai que vous voudrez venir, je vous enverrai mes chevaux à moitié chemin.

Adieu, mon cher ami; je suis à vous de cœur et d'âme.

J'ai ici ma sœur de Schwedt139-a et toute sa famille.


139-a Voyez t. I, p. 200, t. VI, p. 251, t. X, p. 173, et t. XVIII, p. 181.